8 mars 2021 | Journée internationale des droits des femmes

Mis à jour le 08/03/2021

Sommaire


Dans le cadre de la journée internationale des Droits des Femmes, la direction départementale de la cohésion sociale du Morbihan (DDCS 56), convaincue par la nécessité de sensibiliser les plus jeunes à la présence de violences sexuelles et sexistes dans le milieu sportif, s’est associée au service départemental de la Jeunesse, de l'Engagement et des Sports de l’Education nationale pour lancer ce 8 mars 2021 l’opération « Zéro violence dans le sport ».

Parrainée par Mélissa Plaza, ex-joueuse professionnelle de football, internationale en équipe de France et menée en partenariat avec le Comité départemental olympique et sportif (CDOS), cette opération est partie prenante du schéma départemental de prévention et de lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

Zéro violence dans le sport » abordera les thèmes des incivilités, du sexisme et des violences sexuelles à travers des actions de sensibilisation et de formation, menées en partenariat avec le Centre d'Information des Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) et le Colosse aux pieds d'argile, association à dimension nationale.

Consultez la vidéo lancement de "Zéro violence dans le sport" par Mélissa Plaza > https://youtu.be/85hsXy-ZCrU

Les faits de violences sexuelles et sexistes dans le sport sortent de l’ombre aujourd’hui : au 1er juin 2020, 177 personnes dont 110 éducateurs, issues de 40 fédérations, ont été mises en cause dans des affaires répertoriées par la direction des sports du Ministère délégué aux sports. Dans 98 % des affaires, les victimes étaient mineures au moment des faits et 78 % de ces mêmes victimes étaient des femmes.

La campagne de sensibilisation aura tout autant vocation à alerter et prévenir de l’existence de violences sexuelles et sexistes dans le sport, que de faire prendre conscience et de libérer la parole des victimes à terme, s’il y a lieu.

La promotion de la culture de l’égalité est également une thématique centrale de l’opération car c’est un pré-recquis nécessaire pour lutter contre les rapports de domination, comme en témoigne « Pas pour les filles », le livre de Mélissa Plaza sorti en 2019 qui retrace le parcours et l’émancipation de l’ex- footballeuse internationale. L’organisation de temps de rencontres, d’échanges et d’actions de formation marqueront la campagne à partir du 8 mars 2021. Ces moments sont aussi bien destinés aux jeunes licenciés des clubs sportifs morbihannais qu’aux éducateurs sportifs et bénévoles de ces mêmes structures.

Contexte et chiffres-clés 2020

Depuis 2017, l'égalité entre les femmes et les hommes a été consacrée « grande cause du quinquennat » par le président de la République.  Cette priorité se structure autour de deux objectifs principaux :

  • faire progresser l'égalité des droits
  • assurer l’égalité dans les faits.

Le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, a été reconnue officiellement par les Nations Unies en 1997 et en 1982 par la France. Cette mobilisation internationale permet d'organiser des manifestations pour sensibiliser le public à ce sujet qui est toujours d'actualité en France.

Chiffres-clés de l’Egalité 2020 : les inégalités subsistent dans tous les secteurs, y compris en Bretagne

Les données sexuées produites chaque année permettent d’observer au microscope l’orientation genrée des filles et des garçons dans leur parcours scolaire, la participation des femmes encore trop faible dans les médias, les inégalités professionnelles, l’entrepreneuriat à plusieurs vitesses, les écarts de salaires et de pensions de retraite, la santé, la parité politique, les situations de monoparentalité menant parfois à la précarité et à la pauvreté,… Autant de domaines où les inégalités entre les femmes et les hommes demeurent criantes.

Les inégalités d’orientation dans le milieu scolaire

> Au lycée, les choix d’enseignement et l’orientation sont encore trop peu mixtes, comme on peut le constater dans l’orientation des filles et des garçons en première générale, en France, à la rentrée 2019 :

- Numérique et sciences informatiques : 2,6% de filles contre 15,2 % de garçons

- Sciences de l’ingénieur : 1,6% de filles contre 11,1% de garçons

- Langues et littérature : 34,9 % de filles contre 20,1% de garçons

- Sciences économiques et sociales : 42,4% de filles contre 35,1 % de garçons

La part occupée par les femmes dans les secteurs culturels et sportifs

> Dans l’audiovisuel,en France, les femmes à l’antenne sont de plus en plus présentes mais restent minoritaires : 41% des personnes présentes à l’antenne sont des femmes, mais elles représentent seulement 38% des personnes expertes et 33 % des invitées politiques.

> Dans le secteur culturel, en Bretagne, seulement 22% de femmes sont responsables artistiques d’un spectacle et 30% de femmes sont à la direction d’un lieu de diffusion artistique.

> Dans le domaine sportif, en Bretagne, les femmes sont de plus en plus nombreuses parmi les liencencié·e·s (38,9%) mais toujours en minorité dans l’encadrement (23,5% des cadres techniques et sportif·ve·s).

> En 2018, seulement 14 fédérations sportives sur 115 sont dirigées par des femmes.

Les élues dans les collectivités locales et au Parlement

> Dans les 42 villes de plus de 100000 habitants, en France, 12 femmes ont été élues maires en 2020

> La part des femmes dans les conseils municipaux (maires, adjointes, conseillères) se situe à 42,4% contre 39,9 % à la fin du mandat précédent.

> Au Parlement, 39% des député·e·s sont des femmes et 33% de femmes siègent au Sénat.

Inégalités salariales et précarité économique 

> Toutes professions confondues, les écarts de salaires entre les femmes et les hommes, en France, sont plus importants chez les cadres en 2016 (-20,6%), mais pour l’ensemble des catégories (professions intermédiaires, employé·e·s, ouvrier·e·s) cet écart est de -19%. Ces écarts de rémunération se creusent en fonction du nombre d’enfants par foyer.

> En France, la part des femmes parmi les dirigeant·e·s d’entreprise est de 27,2%. Il reste d’importants progrès à faire dans ce domaine pour approcher l’objectif des 40 % de femmes créatrices d’entreprises.

En Bretagne, le taux de féminisation des emplois est de 48 %, avec une concentration sur certains types d’emplois qui reste beaucoup plus forte chez les femmes que les hommes (la moitié des emplois correspond à 11 métiers pour celles-ci, contre 17 métiers pour les hommes). Les différences salariales persistent également (en 2016, les Bretonnes ont en effet un revenu salarial moyen inférieur de 26,6 % à celui des Bretons). La région se caractérise par le niveau de salaire moyen parmi les plus faibles. Les emplois à bas salaires étant majoritairement occupés par les femmes.

Le nombre de femmes en situation de monoparentalité reste toujours très conséquent (82 % des ménages monoparentaux sont constitués d’une mère et de ses enfants) même si ce chiffre est légèrement inférieur à la moyenne nationale (83 % en France métropolitaine).

Les femmes sont majoritairement impactées par les violences sexuelles et sexistes

En 2020, 106 crimes conjugaux ont été perpétrés et 90 victimes sont des femmes. En 2019, 173 crimes ont été perpétrés et 146 femmes ont été victimes de ces crimes conjugaux.

> 213 000 femmes et 82 000 hommes sont victimes de violences conjugales par an, en moyenne, entre 2011 et 2018

> 98 % des victimes de viols sont des femmes (3700 en 2019)

Ces constats appellent un engagement sans relâche de la part de l’Etat et de tous les acteurs qui participent à cette politique. Ils nécessitent une action publique toujours plus renforcée, interministérielle et partenariale, en liaison étroite avec les acteurs locaux et qui tend à s'organiser de manière coordonnée autour d'un maillage opérationnel et ciblé au plus près des besoins des victimes.


Le schéma départemental de prévention et de lutte contre les violences sexuelles et sexistes 

Suite à la consultation des différents partenaires impliqués sur ces questions dans le cadre du Grenelle de lutte contre les violences conjugales et à la déclinaison du plan stratégique national, la DDCS du Morbihan propose aux acteurs mobilisés dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles de signer en avril prochain un schéma départemental bâti autour de 5 axes prioritaires :

  • AXE I : Prévenir les violences dès le plus jeune âge et renforcer l’information du grand public
  • AXE II : Consolider les dispositifs d’accueil, d’alerte et de protection des victimes
  • AXE III : Accélérer et faciliter la prise en charge des victimes
  • AXE IV : Prendre en compte les publics spécifiques
  • AXE V : Renforcer les dispositifs mis en place en direction des agresseurs

Les 5 axes prioritaires du protocole sont déclinés en 16 objectifs eux-mêmes traduits en fiches-actions.


Les actions menées dans le Morbihan pour promouvoir la culture de l’égalité auprès des plus jeunes

Axe majeur de la prévention des violences sexuelles et sexistes, la sensibilisation des plus jeunes est mise en place dans plusieurs secteurs : éducation nationale, jeunesse, sports et engagement. La fiche-action n°1 du schéma départemental de prévention et de lutte contre les violences sexuelles et sexistes fixe ces objectifs.

La nouvelle convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes, dans le système éducatif 2019-2024 se déploie en région et dans les départements

Les principaux objectifs fixés par cette convention sont les suivants :

  • piloter la politique d’égalité au plus près des élèves et des étudiant(e)s ;
  • former l’ensemble des personnels à l’égalité ;
  • transmettre aux jeunes une culture de l’égalité et du respect mutuel ;
  • lutter contre les violences sexuelles et sexistes ;
  • s’orienter vers une plus grande mixité des filières de formation.

De plus, dans le cadre du contrat local de lutte contre les violences sexuelles et sexistes de Pontivy, le CIDFF intervient dans deux établissements scolaires :

-au lycée du Blavet, sur « La vie affective et sexuelle » par la création d’un outil numérique de sensibilisation

- àl’école Jules Ferry, sur« La lutte contre les stéréotypes sexistes» grâce à une malette pédagogique.

Jeunesse et Engagement

En partenariat avec les PEP 56, l'Etat a mené une formation-action sur l'égalité fille-garçon à destination des professionnel·e·s des accueils collectifs de mineur·e·s (ACM) du département. Une malette pédagogique est actuellement circularisée dans les structures participantes pour sensibiliser enfants et adolescents.

De plus, il est prévu d’intégrer un module Egalité fille-garçon au programme du séjour de cohésion du service national universel (SNU). Ce module a déjà été expérimenté en 2019 par le CIDFF.

Lancement de la campagne « Zéro violence dans le sport » marrainnée par Mélissa Plaza

Les faits de violences sexuelles et sexistes dans le sport sortent de l’ombre aujourd’hui : au 1er juin 2020, 177 personnes dont 110 éducateurs, issues de 40 fédérations, ont été mises en cause dans des affaires répertoriées par la direction des sports du Ministère délégué aux sports. Dans 98 % des affaires, les victimes étaient mineures au moment des faits et 78 % de ces mêmes victimes étaient des femmes.

Par ailleurs, les stéréotypes de genre sont encore présents : en 2016, 1 personne sur 2 croit que « certains sports conviennent mieux aux filles qu’aux garçons ». Dans ce sens, des qualificatifs continuent à associer une discipline et un sexe : grâce, souplesse, agilité pour les filles et endurance, musculation, force physique, compétition pour les garçons.

Le sport est le lieu du vivre ensemble et du respect d’autrui, il est donc important de ne pas fermer les yeux, ni de banaliser ou de sous-estimer les violences qui ont lieu dans le sport. C'est d'autant plus vrai pour le Morbihan qui se situe parmi les quinze premiers départements de France en terme de nombre de clubs et de sportifs licenciés.

Conjointement menée par la DDCS/DDFE et le service départemental de la Jeunesse, de l'engagement et des sports (DSDEN), en partenariat avec le CDOS, le CIDFF, et l'association Colosse aux pieds d'argile, l'opération "Zéro violence dans le sport" vise à mobiliser tous les acteurs du milieu sportif sur cette question cruciale et de plus en plus médiatisée.

Les comportements discriminatoires et offensants (violences verbales, grossophobie, sexisme,...) sont de plus en plus banalisés et les violences sexuelles encore trop souvent taboues. Pour lutter contre ces fléaux, l'Etat et ses partenaires s'engagent à sensibiliser les sportives et les sportifs à travers des formations, des conférences, des ateliers et une campagne de communication marainnée par Mélissa Plaza, ancienne footballeuse internationale. L’aboutissement de cette campagne sera marqué par la signature d’un consortium départemental impliquant l’ensemble des associations et clubs sportifs du Morbihan dans cette lutte contre les violences sexuelles et sexistes.


Les collectivités locales sont de plus en plus mobilisées pour l’égalité femmes-hommes

Les inégalités entre les femmes et les hommes sont le produit de représentations sexuées, d’une spécialisation des rôles et d’une construction sociale. Les stéréotypes de sexe jouent un rôle prédominant dans cette situation. L’égalité entre les femmes et les hommes relève donc d’une politique publique qui engage chacun des acteurs publics.

La parité en politique progresse lentement

En 2017, la Bretagne a engagé une recherche-action importante sur la place des femmes dans les exécutifs locaux, au regard des chiffres encore trop insatisfaisants du nombre de femmes maires. En 2020, on constate quelques progrès, mais le seuil de 25 % n’est pas encore atteint. Il y a cependant des exemples encourageants d’exécutifs paritaires dans certains EPCI.

> 21,1% de femmes maires en Bretagne, en augmentation depuis 2014 (16,2%) / au niveau national : 19,8%

> 20 % de femmes maires dans le Morbihan (taux le plus faible en Bretagne)

> 10 présidentes d’EPCI en Bretagne (4 en 2019) et 3 dans le Morbihan

Les obligations des collectivités locales en matière d’égalité femmes-hommes sont renforcées

L’article 61 de la loi du 4 août 2014 pour une égalité réelle entre les femmes et les hommes prescrit aux collectivités territoriales de plus de 20 000 habitants d’élaborer un Rapport annuel sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, préalablement aux débats sur le projet de budget. La loi du 6 août 2019 concernant la fonction publique territoriale (FPT) prévoit que les nouvelles assemblées devront élaborer un plan d’actions pluriannuel pour obtenir cette égalité et définir une méthode d’évaluation.

De plus, en application de la loi du 6 août 2019 de Transformation de la fonction publique, le décret du 13 mars 2020 oblige les collectivités territoriales et les établissements publics à mettre en place un dispositif de signalement des actes de violence, de discrimination, de harcèlement moral ou sexuel et d'agissements sexistes.

Depuis les dernières élections municipales, 14 référentes Egalité ont été nommées sur le territoire :

Dans 7 EPCI : Arc Sud Bretagne, AQTA, C.C. Blavet Bellevue Océan, GMVA, Lorient Agglo, C.C. Ploërmel communauté, Questembert communauté.

Dans 7 communes : Auray, Hennebont, Lanester, Lorient, Questembert, Saint-Avé, Vannes.

=> De plus, deux comités Egalité se sont constitués à Vannes et Lanester.

La lutte contre les stéréotypes de sexe

La signature de la charte pour une communication sans stéréotypes de sexe du HCE par le préfet du Morbihan, le 8 mars 2017, a permis à la commune rurale de Monteneuf de s’inscrire dans la démarche mais a surtout produit une véritable dynamique de changement des représentations entre les femmes et les hommes.


Programmation de la journée internationale des droits des femmes

  • Le 8 mars, la ministre Elisabeth Moreno remettra le prix « initiatives territoriales » 

    La remise du prix "initiatives territoriales" et la valorisation de portrait de femme (Asso Précarité menstru'elles et Mélissa Plaza) aura lieu en 2 temps à la Préfecture de région :

    10h-11h : facebook live avec la ministre, en lien avec les préfectures de région.

    11h-11h30 : remise des prix à la préfecture, en présence de la presse.

  • Dans le Morbihan, à Vannes, Lorient, Questembert, Lanester… et en visioconférence
  • du 15 février au 13 mars : exposition « portraits de femmes » à Lanester
  • du 1er au 31 mars : Virtu’elles, un évènement 100 % digital de la Ville de Vannes
  • 6 mars : conférence sur la fracture numérique avec EstimNumérique, organisée par les Soroptimist
  • 8 mars : rencontre « Femmes et Images » à Lorient
  • 8 mars : théâtre-forum à Questembert, organisé par Relais Jeunes 56 avec la compagnie l’Attelage
  • 8 mars : journée sur la thématique de l’Egalité au lycée St Paul à Vannes (500 élèves de première)

Le programme complet