DDAY – 5 juin 1944/2019 - Le premier mort du D-Day de 1944 était un Breton

Mis à jour le 05/06/2019

Ce mercredi 5 juin 2019, s’est tenue à Plumelec, dans le Morbihan, la cérémonie commémorant ce 75ème anniversaire du saut des parachutistes SAS de la France Libre dans le cadre de l’opération Overlord, en présence de vétérans SAS dont Achille Muller et Armand Bouilloux (en photo).

Patrick Vautier, sous-préfet de Pontivy, participait à cette cérémonie et a donné lecture, en fin de commémoration, d'un message (voir plus bas) à l'assemblée composée de nombreuses autorités civiles parmi lesquelles Stéphane Hamon, le maire de Plumelec, mais également de nombreuses autorités militaires parmi lesquelles le général de division Thierry Ducret, le général de corps d’armée de Saint-Quentin, sous-chef opérations de l’état-major des Armées, du général de bridage aérienne Landichef, commandant la brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention, de monsieur, du colonel Danigo, délégué militaire départemental du Morbihan.

Le message du sous-préfet de Pontivy« Il y a soixante-quinze ans, ici sur les terres de Plumelec, dans sa Bretagne natale, tombait le caporal Emile Bouétard, premier tué de l’opération Overlord qui allait démarrer dans quelques heures, sur cette Manche qui grondait, recouverte de bateaux et ombragée par la nuée d'avions alliés. Avec ses frères d’armes, il venait de poser le pied sur le sol de France. Après quatre années d’occupation violente et sanguinaire, l’espoir, enfin, venait du ciel.

La libération de la Bretagne, tant espérée, tant attendue, pouvait débuter.Cette espérance était incarnée par des soldats français, vétérans pour certains des campagnes d’Afrique, venus de tous les territoires de France, de tous les continents du monde. Hommes de toutes origines et de toutes cultures, ils se sont battus dans les rangs de la France Libre avec une même ardeur et une même détermination pour terrasser la barbarie nazie. A côté de leur chef, le Général de Gaulle, ils incarnaient la France debout. Grâce à eux, devant l’ennemi médusé, notre pays renaissait sur un champ de bataille européen.

Unis derrière leurs chefs et une devise « Qui ose gagne », ces jeunes Français étaient porteurs d’espérance, incarnaient la liberté. Entraînés pendant de longs mois en Grande-Bretagne, ils allaient enfin accomplir ce pour quoi ils avaient tant souffert. Portés par le souffle de la victoire, confiants dans leur destin, sûrs de leur force, tous étaient déterminés à se battre contre un ennemi infiniment supérieur en nombre. Leurs valeurs morales, leur puissance, leur volonté, leur ardeur, tant entravées, allaient enfin pouvoir s’émanciper pour la libération du territoire.

Ces soldats de la France Libre ont trouvé au sol le soutien qu’ils attendaient. La résistance intérieure, déjà bien organisée dans le département, a été d’un grand secours. Ces audacieux parachutistes ont accompli leur mission grâce au soutien des patriotes bretons, ces femmes et ces hommes qui les ont accueillis, cachés, guidés, ravitaillés. Il convient aujourd’hui de rappeler l’action et la mémoire de ces résistants de l’ombre, de ces héros quotidiens et discrets, de ces anonymes de toutes conditions, qui participèrent, bien souvent au péril de leur vie, à la libération du territoire.

Tous ensemble, ils incarnèrent le meilleur, une France généreuse, courageuse et fière, la France de l’espoir. Et c’est cette France-là, cette France de lumière, celle du Général de Gaulle, des Français libres, de la Résistance qui l’a finalement emporté.Ce mois de juin 1944 voit le début de la victoire de l'extraordinaire armada alliée, américaine, anglaise, canadienne principalement. Parti de Normandie, le souffle de la libération ne s'arrêtera pas.

Soixante-quinze ans ont passé. La France s’honore de continuer à porter et à transmettre les valeurs de la France Libre. Sur de nombreux continents, la convoitise, la haine, les rancœurs déchirent encore les peuples et les pays. Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, la construction de l'Europe a préservé la France de ces fléaux. L’exemple et le sacrifice de nos glorieux aînés doivent continuer à guider l’action de la France pour la paix.

Cette journée de commémoration nous rappelle aussi que la mémoire de ces évènements doit continuer à vivre et à être transmise aux jeunes générations. Les derniers acteurs de cette époque sont parmi nous. En vous regardant, je vois les jeunes gens que vous étiez alors, et aussi tous ceux qui, depuis lors, et jusqu'à aujourd'hui, sont allés jusqu'au sacrifice suprême. Vous avez longtemps témoigné de vos combats et votre parole doit continuer à résonner, à nous conduire à nous interroger sur le sens de votre engagement.

La marche du temps ne devra pas nous faire oublier la nécessité de diffuser la connaissance du passé pour construire ensemble un avenir de paix. Des actes ignobles, barbares, ou des propos infâmes nous rappellent, encore trop souvent, la nécessité de ne jamais baisser la garde. Cet endroit doit concourir à perpétuer chez les jeunes Français le souvenir des crimes nazis et des combats menés pour le rétablissement de la légalité républicaine. Que l’engagement de tous ces combattants et les sacrifices qu’ils consentirent pour que la France vive libre et debout demeurent un exemple pour les générations présentes et futures.»

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