2020, une année de mobilisation exceptionnelle pour les plus démunis et vulnérables dans le Morbihan

Mis à jour le 03/05/2021

L’année 2020 a été une année de mobilisation sans précédent pour venir en aide et accompagner les personnes en situation de précarité.

Deux facteurs expliquent cette mobilisation exceptionnelle :

  • Plusieurs chantiers nationaux impulsés par le Gouvernement dès 2019, tels que la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, le Grenelle contre les violences faites aux femmes, l’expérimentation « logement d’abord » ont permis d’amplifier les dispositifs existants ou d’en développer de nouveaux. En 2020, ces renforcements structurels ont mobilisés 2,5 M€ supplémentaires par rapport à 2019.
  • L’impact majeur de la crise sanitaire covid 19 sur les personnes en situation de précarité a contraint les pouvoirs publics à mobiliser des moyens financiers et humains considérables. En 2020, ce sont 3,1 M€ qui ont été dédiés spécifiquement pour adapter les dispositifs d’hébergement et de veille sociale aux impacts de la crise sanitaire.

Le plan de relance annoncé par le Gouvernement le 3 septembre va poursuivre et amplifier cette dynamique au travers de multiples appels à projets qui sont en cours ou vont démarrer en 2021.

Dans un contexte de crise sanitaire sans précédent, les politiques de solidarité dans le Morbihan en 2020, pilotés par la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), ont été marquées par :

  • Un renforcement des dispositifs d’hébergement et de veille sociale

Depuis le début de la crise sanitaire, les services de l’État, en lien avec les partenaires concernés dont les collectivités locales et les associations, n’ont eu de cesse de se mobiliser pour permettre aux personnes en situation de précarité d’être protégées des effets dévastateurs de la crise, d’être mises à l’abri et de continuer à avoir accès aux dispositifs de première nécessité.

Ainsi les dispositifs de veille sociale - 115, maraudes, accueils de jour - et d’hébergement ont été considérablement renforcés : élargissement des horaires, renforcement des équipes, «desserrement» des dispositifs d’hébergement pour une prise en charge des personnes dans le respect des règles sanitaires... Une centaine de places supplémentaires a été activée pour répondre aux besoins renforçant le dispositif départemental d’hébergement (près de 2000 places).

Une cellule de liaison associe les services de l’État, l’ARS, les partenaires associatifs, les collectivités locales et les hôpitaux afin de suivre l’évolution de la situation des personnes les plus vulnérables, de coordonner la réponse, de recenser les besoins des associations et de les accompagner. Les maraudes sociales et sanitaires se sont poursuivies tout au long de l’année grâce à l’engagement des structures associatives. Une coordination départementale est assurée avec tous les acteurs afin de rester vigilants et de pouvoir ajuster ou renforcer le dispositif en tant que de besoin.

Une attention particulière a été portée toute l’année aux distributions d’aide alimentaire pour leur permettre de poursuivre leur activité avec des modalités adaptées aux règles sanitaires et en privilégiant la distribution de colis alimentaires. Enfin, la DDCS s’est assurée de la mise à disposition de masques (800 000 masques distribués), gel hydro alcoolique ainsi que des chèques service pour répondre aux achats de produits d’hygiène ou alimentaire.

Le montant des crédits pour financer le renforcement de ces dispositifs s’est élevé à plus de 2 M€.

Enfin la DDCS, en étroite collaboration avec les bailleurs sociaux et les agences d’intermédiation locative a veillé, tout au long de l’année, à ce qu’un haut niveau d’attribution de logements soit maintenu pour les publics prioritaires.

  • Une priorité renforcée sur les quartiers prioritaires

La crise sanitaire a bouleversé la vie des habitants des quartiers prioritaires et a accentué les inégalités. Ils ont rencontré de multiples problématiques : alimentaire, financière, de logement, de santé, d’accès aux outils numériques… Pour faire face à cette épreuve, l’État a pris des mesures de grande ampleur dès le mois de mars en lien avec les collectivités et les associations qui avaient la même préoccupation de solidarité. Les services de l’État se sont ainsi mobilisés dans le cadre du dispositif « quartiers d’été »pour soutenir les associations de proximité et les habitants à travers la mise en place de nouveaux dispositifs :

  • Soutien pour assurer la continuité éducative dans les quartiers
  • Déploiement du plan « Quartiers d’été » qui a permis aux habitants de bénéficier de nombreuses animations de proximité et qui s’est prolongé en « Quartiers d’automne » avec les mêmes objectifs sur les vacances d’automne et d’hiver.
  • Mise en œuvre du dispositif « colos apprenantes » qui a permis aux enfants des quartiers de partir en séjour de vacances durant les vacances scolaires
  • Soutien financier aux associations de proximité
  • Soutien aux accueils de loisirs des quartiers
  • Attribution au Morbihan de 9 nouveaux postes d’adultes relais (1 par quartier)

Ces actions ont permis de toucher environ 17 000 bénéficiaires, de faire partir plus de 150 enfants des quartiers défavorisés en séjour, mais aussi d’identifier de nouveaux acteurs sur le terrain.

En 2020, le budget total des dispositifs supplémentaires mobilisés par l’État dans les quartiers est de 582 634 € en plus de la programmation annuelle de la politique de la ville de 780.000 € (72 porteurs financés pour la mise en œuvre de près de 200 actions au bénéfice des habitants).

Cette dynamique de soutien envers les habitants des quartiers se poursuivra en 2021, avec la mise en place d’un partenariat qui mobilisera l’État et l’ensemble des partenaires et signataires des contrats de ville pour décliner le plan de relance national à l’échelle des quartiers morbihannais.

  • Une attention particulière aux femmes victimes de violences

Maintien de l’activité des services et création de nouveaux dispositifs pendant le confinement

Le département du Morbihan déplore une présence importante de violences intrafamiliales, en majorité des coups et blessures volontaires sur conjoint. Celles-ci ont augmenté de 24,2 % entre le premier semestre 2019 et le premier semestre 2020. Cet état de fait a été particulièrement exacerbé pendant le confinement, qui a mené à une hausse de ces faits de violence sur l’ensemble du territoire. Dans le Morbihan, la hausse des interventions pour différends intrafamiliaux pendant les quatre premières semaines de confinement était de 61 % en zone gendarmerie.

Ce contexte sanitaire inédit constitue un facteur aggravant pour les femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants lorsqu’ils sont confinés avec leurs agresseurs. Une communication renforcée à destination des partenaires, centres commerciaux, pharmacies et collectivités locales a permis de diffuser les coordonnées des associations et les modalités d’accès aux services maintenus.

L’ensemble des différents dispositifs d’alerte et de secours sont restés actifs et opérationnels pour écouter, secourir et protéger les personnes victimes de violences à l’intérieur du foyer. De plus, de nouveaux dispositifs ont été créés au niveau national et local :

  • « Alerte pharmacie » : Depuis le confinement, les personnes victimes ont la possibilité de se signaler, à tout moment et sans attestation, auprès de leur pharmacien qui contactera les forces de l’ordre;
  • Numéro Vert dédié à l’écoute des auteurs de violence conjugale (08 019 019 11) : Permanence téléphonique 7j/7, de 9h à 19h pour aider les potentiels auteurs à ne pas commettre l’irréparable en ne s'enfermant pas dans la violence.
  • Ligne d'écoute pour les personnes victimes de violences conjugales ou intrafamiliales : Le Centre d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) a ouvert une ligne d'écoute dans un cadre confidentiel, bienveillant et anonyme. Cette permanence téléphonique est ouverte tous les mardis de 13h à 17h, en composant le 06.78.97.22.39 ;
  • Création puis pérennisation du point d’accueil éphémère pour les personnes victimes de violence à Lorient : depuis le 24 avril 2020, en complément des dispositifs locaux existants et afin de renforcer les réponses de proximité, une permanence dédiée à l'accueil, à l'écoute et à l’orientation des personnes victimes de violence à Lorient, est installée au centre commercial Carrefour K2 de Keryado. Les bénévoles du CIDFF et les travailleurs sociaux de la Sauvegarde 56 accueillent le public dans la galerie commerciale le mardi, mercredi et jeudi, de 14h à 18h. Des entretiens individuels et confidentiels sont proposés.

Les nouvelles mesures mises en place à l’issue du Grenelle de lutte contre les violences conjugales

  • Le Gouvernement a souhaité que l’hébergement des femmes victimes de violence reste une priorité absolue, en cas de besoin, durant la période de confinement. Suite aux engagements pris par le Gouvernement dans le cadre du Grenelle de lutte contre les violences conjugales le Morbihan a obtenu les crédits nécessaires à l’ouverture de 58 nouvelles places dédiées aux femmes victimes de violence depuis le dernier confinement, à Vannes, Auray et Lorient, Pontivy et Ploërmel. C’est une avancée majeure pour permettre la mise à l’abri des femmes en urgence.
  • Les intervenantes sociales en police et en gendarmerie (ISCG) jouent un rôle de premier accueil social, d’écoute et d’orientation. Elles ont vocation à assurer l’interface entre la police et les services sociaux afin de favoriser une prise en charge globale des personnes reçues. La création de 3 nouveaux postes portent à 4 le nombre total d’ISCG (2 en zone gendarmerie / 2 en zone police).
  • Un appel à projets (AAP) pour la création de deux centres régionaux de suivi et de prise en charge des auteurs de violences (CPCA) a été lancé en 2020. En Bretagne, le premier AAP a été remporté par la Sauvegarde 56 et l'AIS 35. Le financement de l'Etat à hauteur de 156 000 € vise à renforcer les dispositifs d'hébergement et d'accompagnement psychologique et social des auteurs de violence.
  • Un soutien massif aux acteurs de la jeunesse

Le dispositif « vacances apprenantes » s’est déployé à l’été 2020 visant à aider les jeunes que la crise sanitaire a durablement éloigné des apprentissages. Il s'est traduit dans le Morbihan par la mobilisation de 600 000 euros

  • 400 000 euros qui ont permis à 75 organisateurs de centres de loisirs (essentiellement des communes) de compenser les différents surcoûts liés aux protocoles sanitaires : ouverture de nouveaux locaux, recrutement d'intervenants supplémentaires…
  • 200 000 euros qui ont financé le départ en vacances de 460 mineurs durant l'été dans le cadre des colos apprenantes (jeunes des quartiers, en milieu rural, pris en charge par l’ASE).
  • La poursuite de la déclinaison départementale de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté

Au delà de la gestion de crise, la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté se poursuit et témoigne de l’engagement de l’État à réduire les inégalités sociales et à rompre la reproduction de la pauvreté. Au niveau départemental, les services de l’État conjuguent leurs efforts avec tous leurs partenaires, institutionnels et associatifs, pour poursuivre et renforcer leurs actions.

Une convention triennale a été signée entre l’État et le conseil départemental en 2019. La deuxième année de contractualisation reconduit le socle des actions déterminées notamment en faveur des jeunes sortants de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), du travail social au service de toutes les familles, des allocataires du RSA Revenu de solidarité active. Elle se traduit également par de nouvelles actions qui s’inscrivent pleinement dans des réponses à la précarisation montante actuelle. Ce sont, par exemple, l’hébergement temporaire des publics pour aller vers un logement pérenne, et le maillage de l’aide alimentaire sur tout le territoire. Le financement 2020 de cette contractualisation a fortement augmenté passant de 550 k€ en 2019 à près d’1M€ en 2020.

Par ailleurs, un accompagnement budgétaire gratuit et inconditionnel des personnes en situation de fragilité financière a été mis en place. En effet, quatre points conseil budget (PCB) ont été labellisés en 2020 dans le Morbihan : aux CCAS Centre communal d'action sociale de Lorient et de Vannes, au CIAS de Ploërmel et au sein de l’association Crésus Bretagne à Locminé. Le dispositif vise à prévenir le surendettement et à favoriser l’éducation budgétaire. Il sera financé à hauteur de 45 000€ par structure, sur 3 ans au total.

Des financements exceptionnels ont également été déployés en 2020 par des appels à projets, pilotés par le commissaire régional à la lutte contre la pauvreté au termes desquels le Morbihan 4 porteurs de projets morbihannais ont été retenus pour un montant total de 92 500 € pour le département : l’UDAF 56 pour un service d’accompagnement de lutte contre l’isolement ; le Secours catholique pour un Fraternibus et une boutique solidaire ; le Secours populaire pour un Solidaribus ; la Fédération d’Animation Rurale en Pays de Vilaine pour développer des actions de soutien direct aux personnes démunies.

Enfin les ménages modestes ont été fortement soutenus par des mesures nationales : revalorisation de la prime d’activité, aides exceptionnelles pour les foyers allocataires du RSA Revenu de solidarité active, aux bénéficiaires des APL, majoration de l’allocation de rentrée scolaire …