Maurice Guillaudot

Mis à jour le 24/01/2013

Fils d'un garde républicain, il est né le 28 juin 1893 à Paris.
En 1911, il s'engage dans l'artillerie, au sein de laquelle il participe aux premières batailles de la Grande Guerre. En juillet 1915, il est promu sous-lieutenant dans l'infanterie. Il se distingue par son héroïsme et termine la guerre avec le grade de lieutenant. Quatre fois blessé et six fois cité, il est nommé chevalier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur le 17 août 1918, à l'âge de 25 ans.
Il entre dans la Gendarmerie en 1920. En 1936, il est promu chef d'escadron. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il commande le groupe de la Garde républicaine mobile à Vitré. Il assiste impuissant à la débâcle et essaie en vain de participer à la défense du « réduit breton » en incorporant à son groupe de gardes mobiles des unités en retraite. Dès la signature de l'Armistice, la Garde républicaine mobile est dissoute par les Allemands. Le chef d'escadron Guillaudot devient commandant de la compagnie de l'Ille-et-Vilaine à Rennes.
En juin 1941, il refuse de disperser par la force les familles des victimes qui se sont rendues au cimetière de Rennes pour fleurir les tombes de leurs parents tués au cours du bombardement aérien de la gare de Rennes par la Luftwaffe en juin 1940. Il est alors muté au commandement de la compagnie du Morbihan à Vannes.
Dès son arrivée, il propose à ses officiers, gradés et gendarmes d'entrer dans la lutte clandestine contre l'Occupant. Ses subordonnés le suivront avec enthousiasme dans un élan quasi-unanime. Avec 3.000 hommes recrutés, instruits, armés et encadrés par les gradés et gendarmes des brigades, il constituera le réseau « Action » (appartenant au mouvement « la France combattante ») et qui se révèle un modèle d'organisation et d'efficacité.

Dénoncé et arrêté le 10 décembre 1943 à son domicile, le chef d'escadron Guillaudot, alias « Yodi », devenu chef de « la France combattante » dans le Morbihan, résiste à la torture et ne parle pas.
Il laisse alors à son adjoint et successeur désigné, Paul Chenailler, alias « Morice », un outil exceptionnel autour duquel celui-ci parvient à fédérer d'autres mouvements de résistance pour former l'ASM, dont il deviendra le commandant départemental, avant de devenir le chef des FFI du Morbihan.
Dès le Débarquement, les FFI passent à l'attaque avec 12.000 hommes organisés en 12 bataillons qui participent à tous les combats de la libération de la Bretagne et immobilisent 3 divisions ennemies qui sont incapables de rejoindre le front de Normandie.
Nommé colonel par la France Libre, puis général de brigade à son retour de déportation, Maurice Guillaudot prend le commandement de la XIème Région de gendarmerie à Rennes le 15 août 1945. Le 19 octobre 1945, il est fait Compagnon de la Libération. Il décède à Hédé (35) le 25 mai 1979.
La caserne de gendarmerie de Vannes porte le nom du Général Guillaudot.