Risque feu de forêt
Avec une surface d’environ 135 000 ha, la forêt morbihannaise couvre près de 20 % de la superficie du département (données DDTM 56), en étant composée à environ 60 % de feuillus et 40 % de résineux. Le Morbihan se situe dans les départements les moins boisés du territoire national en terme de surface. Mais, il présente une très grande surface couverte de landes (15 425 ha, soit 2,2 % du territoire départemental).
Les landes se répartissent sur une bande traversant le département du Nord au Sud entre Quiberon et Saint-Aignan d’une part et disséminées à l’Est du département d’autre part. Les principales sont les landes Alréennes, de Monteneuf, de Lanvaux, de Pontivy, de Melrand / Saint-Barthélemy et de Quiberon.
Les forêts, elles, sont implantées essentiellement sur une bande traversant le département du Nord-Ouest au Sud-Est entre Plouay et Cournon, d’une part, et au Nord de cette ligne, d’autre part. Les principales sont les Forêts de Paimpont, de Lanouée, de Camors, de Quénecan, de Floranges, de Lanvaux, de Pont Calleck et les Bois de Trémelin, de Conveau et de la Bourdonnaie.
Bien que le Morbihan ne soit pas inclus dans les départements et régions à risque mentionnés à l’article L133-1 du Code forestier, le risque d’incendie d’espace naturel y est significatif : le département est classé « niveau 4 » sur une échelle de 1 (pas ou peu de risque) à 5 (risque extrême) au niveau national.
De manière générale, la zone côtière, à forte concentration humaine en période estivale, est très vulnérable au risque incendie, de par la présence de zones boisées aux côtés de landes (présence de terrains de camping.
Les périodes les plus à risque sont :
• de mars à octobre (pics en avril avant la feuillaison et en juillet et août),
• en septembre (temps doux et sec).
La Bretagne est dotée d’un Plan Régional de défense des Forêts contre l’Incendie (mai 2010) présentant les conditions de la prévention des forêts contre l’incendie.
Le SDISService départemental d'incendie et de secours (pompiers) compte 307 interventions pour un feu supérieur à 1 ha depuis 2010 avec 1143 ha de surface brûlée, ce qui représente à elles seules une surface annuelle moyenne de 115 ha d’espaces naturels touchés par des feux en 10 ans.
Les plus longues et plus fréquentes périodes de sécheresse annoncées dans le cadre du changement climatique devraient encore renforcer le risque de départ de feu.
Les incendies les plus marquants dans le département sont ceux de :
• 1976 : 5000 ha parcourus par le feu dont 2000 ha dans la seule forêt de Molac ;
• 1984 (les 28 et 29 avril) : 600 ha dans les landes de Pinieux à Sérent ;
• 1989 : nombreux feux sur le département ;
• 1990 (les 9 et 10 septembre) : 350 ha dans le Val Sans Retour en partie Ouest de la forêt de Paimpont ;
• 2003 (le 11 avril) : 150 ha en forêt de Molac ;
• 2005 (le 9 août) : 100 ha en périphérie de la forêt de Paimpont.
• 2008 : 250 ha dans le camp de Coëtquidan (réceptacle de tir) ;
• 2017 : 20 ha sur Belle-Ile ;
• 2018 : 20 ha sur Belle-Ile ;
• 2019 : 70 ha dans le camp de Meucon.
La prévention des feux d’espaces naturels passe par des actions d’information et de sensibilisation afin que chaque public visé ait conscience du risque de feu et adopte les « bons comportements « en forêt (ne pas circuler dans les bois avec des engins à moteur, ne pas faire de feu de barbecue, de camp, ne pas fumer, …).
L'arrêté préfectoral du 26 septembre 2019 réglemente l’usage du feu en vue de la protection des biens et des personnes. Il conditionne les pratiques de brûlage de plein-air des végétaux ou de résidus des végétaux. Il rappelle les dispositions de l’article L.131-1 du code forestier qui interdit à toute personne, autres que les propriétaires et les occupants, de porter ou d’allumer du feu dans les bois, forêts, plantations et reboisements, et jusqu’à une distance de 200 m de ces terrains.
De plus, l’arrêté étend cette interdiction aux propriétaires et aux occupants durant la période à risques du 1er avril au 31 octobre. Durant ces périodes, il est aussi interdit à toute personne de fumer dans les bois et forêts, ou sur les voies publiques les traversant.
Par ailleurs, à titre préventif, le code de l’urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d’urbanisme.
• la création de zones tampon entre les zones boisées (ou couvertes de lande) et les habitations,
• l’entretien régulier de ces zones boisées ou landes.
Les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) permettent de refuser ou d’accepter sous certaines conditions un permis de construire dans des zones pouvant être soumises au feu d’espaces naturels.
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